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Histoire de la Médecine en Egypte Moderne
21 juillet 2013

Par Fawzia HADGE-DIN Egypte: organiser les

Par Fawzia HADGE-DIN

Egypte: organiser les secours pour éviter le chaos

Publié le 19 juillet 2013 par Médecins Sans Frontières

 

Sonia Peyrassol © MSF

       

Sonia Peyrassol © MSF

 

Alors que les troubles se poursuivent en Egypte, Sonia Peyrassol, responsable de la préparation aux urgences chez Médecins Sans Frontières, a passé deux semaines au Caire, du 24 juin au 6 juillet, pour former des équipes de secours à la gestion d’afflux massifs de blessés, près de deux ans après une mission similaire. Elle nous explique la pertinence de ce type de formations.

Pourquoi mener une telle formation dans un pays où le système des soins de santé est d’un bon niveau, comme en Egypte ?

Il faut savoir que quand la révolution a éclaté en 2011, c’était quelque chose de nouveau pour l’Egypte. Quand il y avait une manifestation de plusieurs centaines de milliers de personnes, il manquait la première ligne de secours. Il y avait les hôpitaux, les ambulances, mais rien là où se déroulaient les événements. Il faut un poste médical avancé proche de l’incident où on stabilise les patients graves avant de les référer vers les hôpitaux. Des groupes de volontaires, médecins et infirmiers, s’étaient alors constitués pour prendre en charge ces besoins médicaux quand cela avait commencé à dégénérer. Ces groupes sont toujours actifs aujourd’hui.
Depuis mon premier passage à l’automne 2011, le service des ambulances a été amélioré, les ambulanciers sont mieux formés, le ministère de la Santé et les groupes de volontaires se sont mieux organisés. On part d’une situation où tout était nouveau et spontané, maintenant c’est plus structuré. Mais les besoins en formation, tant pour le personnel du ministère de la Santé que pour les groupes de volontaires, restent importants. L’objectif de ma mission était donc de faire de la formation dans le cadre de la préparation aux urgences. Une formation centrée sur la prise en charge d’un afflux massif de blessés. On savait notamment très bien qu’il y aurait une grande manifestation le 30 juin.

En quoi consiste exactement cette formation ?

Comme elle s’adresse à des médicaux ou paramédicaux, on ne leur apprend évidemment pas la médecine, mais comment s’organiser. Quand il y a un afflux de blessés lors d’incidents majeurs, le plus grand problème, c’est le chaos. Les blessés qui arrivent ne sont pas seuls: ils viennent avec de la famille, des amis… Ca tourne vite au chaos total et on perd du temps, ce qui peut être fatal pour des blessés. Il faut pouvoir s’organiser pour que tout se déroule le mieux possible. Il faut d’abord mettre en place le triage, puis un « circuit du patient » efficace. Le triage consiste à prioriser la prise en charge des patients en fonction de la gravité de leur état : les blessés légers, souvent majoritaires, les blessés modérés dont la vie n’est pas en danger et les blessés graves qui doivent être pris en charge immédiatement pour assurer leur survie. C’est ici aussi qu’interviennent les gestes qui sauvent : stopper une hémorragie, libérer les voies aériennes d’un patient qui respire difficilement…
Il faut également instaurer un « circuit du patient »: déterminer où chaque patient sera orienté afin de recevoir les soins les plus appropriés. Ce blessé léger va par là, un cas grave va dans cette salle et ainsi de suite. Cela permet d’éclaircir la situation. Une fois qu’ils sont dans les salles de traitement, c’est le travail médical qui commence. Les patients sont stabilisés et peuvent être transportés à l’hôpital.

Qu’est-ce qui t’a le plus marquée lors de ton séjour sur place ?

L’extrême polarisation de la société entre partisans et détracteurs de l’ancien président Mohamed Morsi. Et quand j’étais sur place, l’ambiance était euphorique sur la place Tahrir. Cela donnait presque l’impression d’être à un festival : certains campaient sur place, on pouvait acheter à manger, des t-shirts, des feux d’artifice, des drapeaux…

Outre ces formations, Médecins Sans Frontières a également mis en place au Caire une clinique temporaire près de la place Tahrir destinée aux victimes de violence sexuelle. Un nombre important d’agressions sexuelles de différents degrés ont eu lieu en marge des manifestations. Les ONG égyptiennes sont très actives dans la détection et le soutien aux victimes. Cependant, aucun service médical adapté n’est actuellement disponible dans le système de santé égyptien. Les victimes sont prises en charge dans notre clinique sur le plan médical et psychologique en collaboration avec différentes associations de défense des femmes.

Un soutien matériel a été proposé et offert lorsque c’était nécessaire à plusieurs associations médicales actives sur le terrain, et cela sur différents sites, qu’ils soient occupés par des partisans ou des détracteurs de l’ancien président Mohamed Morsi. Notre équipe est en contact permanent avec des acteurs présents sur place afin de rester au courant de l’évolution de la situation.

Notre Blog : http://blog.lesoir.be/leblogdesmsf/2013/07/19/egypte-organiser-les-secours-pour-eviter-le-chaos/#sthash.E2Jeru2K.dpuf

 

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